En cette nouvelle année, je m’interroge sur un phénomène nouveau, lié à la crise sanitaire qui a caractérisé 2020 : l’absence ou tout du moins la moindre prévalence des résolutions. N’avez-vous pas remarqué le léger embarras à l’œuvre lors de la formulation des vœux ? Que pouvons-nous nous souhaiter en 2021 ? L’embellie de l’économie : peu probable. Davantage de clients dans les restaurants : peu réaliste. Une bonne santé ? Tiens donc, ce souhait est plus tangible qu’avant. Globalement, le souhait est plus délicat à formuler aujourd’hui qu’hier ; et la résolution vacille. Déjà que nous avions du mal en période « normale » de tenir nos résolutions ; pas étonnant que celles-ci soient absentes de nos discours, perspectives et budgets.
La résolution révèle la limite de notre système de pensée volontariste. Elle nous place dans une posture de production d’un résultat. Alors que nous œuvrons dans nos cuisines, que nous nous affairons à servir des clients, nous avons aussi des impératifs de résultats financiers, de développement et de croissance. Or, ce n’est pas la résolution qui crée du résultat, c’est l’enthousiasme à parcourir un chemin. C’est le plaisir à cuisiner et à servir. Ce n’est pas le budget prévisionnel qui façonne la réalité future, c’est sa construction qui crée les conditions pour que la réalité prenne forme ; d’où l’importance de continuer à faire des budgets. Avec l’arrêt intempestif, brutal même, de l’ouverture de nos restaurants, nous
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