Le marché du snacking continue sa progression en 2025, s'imposant comme un secteur incontournable de la restauration commerciale. C'est le constat dressé par la dernière étude Speak Snacking, réalisée par le cabinet Strateg'eat pour le salon Snack Show, avec les données de marché de Gira Foodservice/Circana.
« Malgré une période compliquée, le CA du secteur a atteint 22,3 milliards d'euros en 2024, représentant 38% du chiffre d'affaires de la restauration et 45% des prestations servies. », explique Nicolas Nouchi, fondateur Strateg’eat. La pizza reste la star incontestée du snacking, la plus commandée, plébiscitée par 46% des Français en 2024, contre 31% en 2021. Le burger maintient sa popularité avec 31% d'adeptes, tandis que le sandwich recule, passant de 45% en 2021 à 28% aujourd'hui. Nicolas Nouchi continu : « Les Français n'ont pas réduit leur budget snacking face à l’inflation ». En moyenne, ils dépensent 12,67€ par repas sur place, soit 12% de plus qu'en 2019. La livraison reste une option prisée, avec un coût moyen de 14,15€ par repas.
Les logiques de préférences
Une tendance marquante se dessine en 2025 : le retour de la consommation sur place. Désormais, 73% des consommateurs privilégient cette option, contre 50% en 2024. La vente à emporter et la livraison connaissent quant à eux un repli. La boulangerie connaît une véritable révolution, devenant un acteur majeur du snacking. « Cinq des vingt plus grandes enseignes de restauration en France sont désormais des boulangeries ou des coffee-shops » dévoile Nicolas Nouchi. Ces établissements proposent une offre de snacking élaborée tout au long de la journée, séduisant 52% des Français devant les pizzerias (51%) et les fast-foods (41%). Les boissons chaudes restent indétrônables, avec en moyenne 1,9 tasse consommée par personne et par jour hors domicile. L'espresso domine toujours (44%), suivi du thé et autres boissons chaudes (32%). Cependant, la Génération Z redéfinit la pause-café, privilégiant les boissons gourmandes comme le cappuccino (42%) et le chocolat au lait (38%).
Entre restriction et liberté
Le snacking s'inscrit dans une dualité entre réserve et lâcher-prise, souvent en contradiction. « Un tiers des consommateurs déclarent faire attention à chaque repas, tandis que 68% se font plaisir à certains repas » commente Nicolas Nouchi. Cette attention porte principalement sur les calories, mais aussi sur la transparence (fait maison, origine des produits). Le lâcher-prise se traduit par la consommation de recettes différentes de celles faites à la maison ou de pâtisseries gourmandes. La nouvelle génération de consommateurs, en particulier les millennials et la Génération Z privilégient la qualité, l'originalité et l'expérience client. « La spontanéité et la curiosité dictent désormais leurs choix, avec une tendance à sortir moins, mais mieux, en dépensant plus » expose Nicolas Nouchi. L'innovation reste un moteur essentiel du secteur : les consommateurs, tout en restant fidèles aux classiques, sont en effet en quête constante de nouveautés. La situation impose de faire évoluer son offre et d'aller chercher le client là où il peut se trouver (à travers une promotion, ou le développement de créneaux autour des horaires « coup de feu », ...).
Enfin, le digital joue un rôle croissant dans l'expérience snacking, facilitant les interactions et enrichissant le parcours client. Néanmoins, l'humain reste au cœur des attentes des consommateurs, souligne Nicolas Nouchi : « Il est important de trouver le juste équilibre entre technologie et contact humain ».
C.Ro.
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