Malgré un contexte économique instable et une inflation élevée, les consommateurs continuent de plébisciter les enseignes et produits de snacking mais en adaptant leurs choix et comportements. C’est ce qui ressort de l’étude Speak Snacking réalisée dans le cadre du salon Sandwich & Snack Show – Parizza en partenariat avec le cabinet d’études Strateg’eat et avec les données de marché de Gira Foodservice/Circana.
En tête des établissements les plus fréquentés, on trouve les boulangeries (52%), les pizzerias/restaurants italiens (51%) et les enseignes de fast-food (41%). La restauration rapide continue de progresser et affiche un CA en hausse de 11, 2 % par rapport à 2022. Elle est aujourd’hui le 1er contributeur de la restauration commerciale et représente 38% du CA et 56% des prestations servies de la restauration commerciale. « Sa dynamique reste positive sur l’année, explique Nicolas Nouchi, fondateur Strateg’eat, c’est le seul segment qui continue de progresser avec la boulangerie-pâtisserie, et ce même en fin d’année 2023 malgré une baisse de fréquentation liée notamment à l’inflation. »
Les premiers arbitrages
Premier indicateur du marché, le télétravail. Il concerne environ 22 % de Français, avec un important potentiel de transformation pour attirer des télétravailleurs au restaurant le midi. Second indicateur, l’inflation qui a commencé à pénaliser depuis 2 ou 3 mois la restauration rapide et la boulangerie-pâtisserie. La baisse du pouvoir d’achat qui en résulte impacte le portefeuille des consommateurs avec des conséquences sur la fréquentation, le panier moyen et les circuits prisés. « 41 % des consommateurs fréquentent ainsi moins souvent les points de vente de restauration, 17% ont diminué leur fréquentation le midi et 13% le soir », commente Nicolas Nouchi. On remarque également une baisse du panier moyen (15% des répondants fréquentent les mêmes points de vente mais ont réduit leur panier moyen) et une baisse des denrées consommées : 14 % eux ont diminué leur consommation de desserts (14%), 13% d’alcool, 12 % d’apéritif… 6% des répondants choisissent quant à eux de nouveaux points de vente plus abordables en termes de prix/panier moyen.
Les gagnants ? 69% des sondés ont décidé de se tourner vers la GMS et la boulangerie, circuits plus économiques. 23 % privilégient ainsi la petite et grande GMS sur les solutions de déjeuners (contre 19% en 2023) et 18 % la boulangerie (égal à 2023). Et même si le budget moyen consommé en snacking augmente globalement (39€ par semaine en 2024 vs 36,40€ en 2023) en raison de l’inflation, le consommateur réalise des arbitrages pour protéger son pouvoir d’achat et son plaisir.
« Ce qui est nouveau ? dévoile Nicolas Nouchi. Face à la montée en gamme de ces dernières années, nous nous sommes posé la question de savoir jusqu’à quel prix les consommateurs étaient prêts à aller pour du snacking, et aujourd’hui, les Français estiment que le prix qu’ils peuvent dépenser est de 10,50€ pour un burger, de 13,25€ pour une pizza et de 9,20€ pour un kebab. On observe néanmoins toujours la premiumisation de certaines denrées comme leburger et la pizza qui existent en version fast-food et en version fast casual ainsi que l’engouement pour le kebab. En résumé, il subsiste encore de la place pour pousser le consommateur à premiumiser avec les bons arguments : innovation, expérience, qualité des ingrédients, histoire à raconter… »
Qualité et expérience
Les consommateurs continuent de prendre leur temps sur leur pause déjeuner le week-end (56 minutes en 2024) même si ce temps de pause est moindre en semaine (47 minutes sur le lieu de travail, ou à proximité, et 39 minutes en télétravail). « Pour parvenir à maintenir les marges et à élever son panier moyen, le restaurateur doit particulièrement travailler ses offres fidélité, upgrader son offre en termes de qualité et ne pas oublier la notion d’expérience client », conseille Béatrice Gravier, directrice des salons Sandwich & Snack Show - Parizza.
En effet, si 27 % des consommateurs français choisissent un lieu de snacking en fonction de la qualité de ses ingrédients et du service, 19% le choisissent pour son atmosphère. « Le type de lieu et l’expérience client jouent aussi désormais un rôle important au sein de la restauration rapide, ajoute Nicolas Nouchi. D’où l’idée de personnalisation du lieu, pour l’adapter à la zone. » Enfin, l’enquête met en avant le top 3 des produits préférés de snacking : si la pizza (49 %) et le burger (34 %) font toujours partie des produits préférés des Français, le sushi perd sa 3e place au profit du kebab (29 %), économiquement compétitif.
Pascale Benhaïem-Komlos
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