Un accord de branche signé par le GNI et le SNRTC et indispensable à l’ensemble de la profession et de ses salariés, semble encore une fois mis à mal par l’UMIH et le GNC. Le GNC vient en effet d’annoncer qu’il ne signera pas cet accord. Pire, il menace d’y faire opposition ce qui conduirait inévitablement les signataires de l’accord à le dénoncer et le régime de branche HCR Santé mis en place il y a 10 ans à une mort certaine.
Et L’UMIH dans tout cela ? Elle attend, elle tergiverse. Et pour cause, devenue minoritaire depuis la dernière enquête de représentativité, elle ne peut pas décider seule. Elle est devenue dépendante du GNC, son « associé ». C’est donc le GNC et les grandes chaînes hôtelières qui risquent de décider du sort de la mutuelle de la branche.
Or, il faut se souvenir que le GNC n’avait pas signé l’accord créateur de ce régime et que dans les premiers temps du régime les chaînes hôtelières sont allées voir ailleurs, auprès d’autres assureurs. C’est seulement quand ces assureurs ont informé les chaînes hôtelières d’une augmentation importante de leur cotisation mutuelle à venir qu’elles ont rejoint le régime de branche.
Puis, ce sont ces mêmes chaînes hôtelières qui ont insisté pour réduire la cotisation mutuelle du régime de branche tout en améliorant les prestations… cela n’étant possible que grâce aux réserves financières constituées par le régime à ses débuts. Car il est un fait établi. Les chaînes hôtelières consomment plus de prestations de la mutuelle que les indépendants. Dans les entreprises de plus de 500 salariés, le taux de sinistralité est de 180 %. Ce taux est seulement de 125 % pour les entreprises de moins de 20 salariés.
Désormais, ces réserves financières étant épuisées, la survie du régime de mutuelle frais de santé HCR exige une augmentation des cotisations. Mais à l’évidence, les chaînes hôtelières ne sont pas décidées à faire preuve à leur tour de la même solidarité à l’égard des indépendants. Les entreprises de plus de 500 salariés - elles sont 10 au sein du régime HCR santé pour plus de 110 000 entreprises indépendantes de tailles moindre - sont responsables de 10 % de ses pertes.
Appâtées par de potentielles économies de bouts de chandelles proposées par des courtiers sans vergogne (dont l’un n’est autre que le gestionnaire actuel du régime dont le contrat a été dénoncé), elles font fi des études démontrant que le régime ne peut plus tenir ainsi et refusent de le sauver. Elles font surtout preuve d’un égoïsme qui tranche avec la solidarité des professionnels indépendants et avec celle dont la France a fait preuve pendant les 2 ans de crise passée.
Quant à L’UMIH, comme à son habitude, l’organisation colle aux décisions des chaînes hôtelières et du GNC. Elle a perdu son indépendance.
Francis LUZIN.
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