Gare aux débordements en cuisine !

LE CHEF

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Gare aux débordements en cuisine !

Le 19 juin 2018, la Cour de cassation a reconnu que le comportement autoritaire d’un chef cuisinier caractérise un harcèlement moral ne pouvant pas être écarté au regard de la spécificité du secteur de la cuisine(1). Faisons le point sur ce sujet.


Informations recueilles et coordonnées par Anthony Thiriet


Si le comportement autoritaire ou stressant d’un supérieur hiérarchique ne constitue pas nécessairement une situation de harcèlement moral, c’est à la seule condition qu’aucun abus du pouvoir de direction ne soit établi(2).
Un tel abus est caractérisé lorsque le supérieur hiérarchique adopte un comportement dénigrant, humiliant, et ce, même si son attitude est dépourvue de toute intention de nuire et/ou qu’elle s’étend indistinctement à plusieurs salariés(3).


Un chef trop autoritaire
Dans l’affaire soumise à la Chambre criminelle, un chef cuisinier travaillant dans un lycée hôtelier était poursuivi


© dbunn – Fotolia.com

pour harcèlement moral par une ouvrière professionnelle de cuisine. Le chef, qui se montrait autoritaire, interpellait son équipe par des claquements de doigts et des cris, et tenait des propos désobligeants, les traitant notamment de « bons à rien ».
La cour d’appel a initialement écarté le harcèlement moral en considérant que l’attitude du chef était certes inadaptée, mais que l’abus


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